Vitaly Malkin
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Olivier Rousteing, le style et le mérite

    © Crédit photo : illustration AFP

    © Crédit photo : illustration AFP

    Ceux qui me suivent sur Instagram le savent : j'aime toutes les formes de créations, y compris la mode. S’habiller est une activité basique de l’être humain qui répond aussi bien à des impératifs thermiques qu’à des codes de pudeur hérités des religions. C’est aussi un terrain de jeu infini, l’occasion pour chacun de sculpter son apparence, de se construire une personnalité unique, bref, une des nombreuses façons d’être soi-même.

    J'adore varier les styles et les univers, avec pour seul critère de ne pas en avoir. J’aime cultiver mon propre look, sans attacher d’importance aux notions de bon ou de mauvais goût : par-delà le beau et le laid me paraît être une bonne façon de résumer mon nietzschéisme vestimentaire ! Je peux aussi bien craquer pour une tenue sportswear que pour des pièces de créateur qu’on qualifierait volontiers d’élégantes. J’apprécie, entre autres, les créations de la maison Balmain. C’est comme ça que j’en suis arrivé à découvrir une personnalité aussi admirable qu’attachante : Olivier Rousteing.

    Un parcours d’exception

    Admirable, l’homme l’est d’abord par son parcours. Il avait seulement 24 ans, et deux ans d’expérience au sein de la maison quand il est devenu directeur artistique de Balmain : les ventes ont tout de suite décollé. Admirable aussi la façon dont il a su jouer des réseaux sociaux pour se construire une audience. Il compte aujourd’hui 7,5 millions d’abonnés sur Instagram, ce qui me rend admiratif, mais aussi un peu jaloux. Olivier, si tu lis ceci : je serais fier de te compter parmi mes followers ! 

    Je ne connais pas Olivier Rousteing personnellement. Mais par le biais d’un de ses récents passages à la télé française, j’ai eu l’occasion de découvrir une personnalité sincère, passionnée et investie dans son métier, qui est aussi un art. Quand on lui a demandé d’expliquer à quoi il pensait devoir son succès, le créateur s’est décrit comme un exemple de méritocratie, dans un milieu qui s’ouvrait de plus en plus à cette valeur. Etant moi-même sensible à l’épanouissement du talent par-delà les barrières, j’ai eu envie de m’intéresser à son parcours. 

    Il se trouve qu’Olivier a été abandonné par ses parents à la naissance, avant d’être adopté par une famille d’accueil. Une histoire personnelle que je suis d’autant plus à l’aise pour évoquer ici que le styliste l’a lui-même fait dans un documentaire sorti en 2019 intitulé Wonder Boy, Olivier Rousteing, né sous X. Sans doute ces circonstances lui ont-elles donné une force dans la vie, la volonté de se battre, d’accomplir l’exceptionnel afin de prouver sa valeur. Je ne voudrais pas tomber dans la psychologie de comptoir, mais il y a certainement de cela.

    Les hasards de la naissance n’expliquent pas tout. Pour construire un parcours d’exception, outre la volonté, il y a aussi la passion, le travail, le choix judicieux d’un domaine où son génie propre trouvera à éclore. Olivier Rousteing a choisi la mode, ou peut-être a-t-il été choisi par elle : bien lui en a pris, et tant mieux pour nous, qui profitons aujourd’hui de ses créations.  

    La mode, un terrain d’expression pour la méritocratie 

    Les créateurs de mode sont des gens qui me fascinent. Sans doute parce qu’ils évoluent au croisement du business, de la technique et l’innovation. J’aime aussi que ce monde ouvre ses portes à des personnalités sorties (comme on dit) de nulle part, comme ce fut le cas pour Virgil Abloh, prématurément disparu il y a quelques mois.

    Contrairement à ce qu’on pourrait croire, le monde du luxe est un terrain d’expression favorable au mérite. Bien sûr, c’est une machinerie complexe, qui repose sur un tas de fonctions liées à la confection, à la distribution et au marketing du vêtement. Pour occuper ces postes, l’école, l’héritage et les relations peuvent s’avérer d’un grand secours. Mais quand on en arrive au poste phare de directeur artistique, on ne peut plus tricher : seuls les vrais talents sortent du lot. Ils le font souvent sur la base d’un apprentissage acharné de la technique et des arcanes du métier, couplé à un flair, à une audace, à une confiance en soi et à cette part impossible à quantifier de génie créatif qu’on appelle, à proprement parler, le talent. 

    Du talent, Olivier Rousteing en a en réserve, mais aussi de l’énergie, un appétit d’entreprendre et un enthousiasme qui m’ont tout de suite séduit. Sa trajectoire inspirante devrait être davantage mise en avant, y compris par les politiques qui prétendent se soucier de l’avenir de la jeunesse !

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